Un voyage de presse à la rencontre des Guaranis Kaiowa

Dans le cadre de sa campagne d'information et de sensibilisation Face It Act Now, les sections de FIAN France, Belgique et Brésil se sont associées pour organiser un voyage de presse dans l'Etat du Mato Grosso do Sul. Ce voyage a pour but de visiter différents villages ou campements où vivent les indiens Guaranis Kaiowa. Accompagnés de 4 journalistes, l'objectif de FIAN est de sortir de l'anonymat ces victimes de la faim chronique oubliées du plus grand nombre.
Ce voyage se déroulera du 06 Avril au 11 Avril et tentera de mettre en lumière les problématiques rencontrées par les Indiens Guaranis. L'objectif de ce voyage est également de créer un mouvement citoyen de soutien en Europe.
Ce blog se veut être un carnet de ce voyage au sein de cette communauté

lundi 7 avril 2008

PASO PIRAJU



Visite dans la communauté de Paso Piraju

Le 7 Avril nous nous rendons dans la communauté de Paso Piraju à proximité de Dourados. Notre sommes reçus à l’entrée du village par quelques membres d’une famille, qui dansent et font de la musique. Le Pai (leader de la communauté) avec sa femme et quelques enfants chantent pour recevoir les nouveaux arrivants.Une fois descendus du bus une fillette s’approche immédiatemment et nous appose deux taches de peinture et les visiteurs sont invités par le Pai à entrer dans la danse. Cette danse au son des complainte lancinante se poursuit pendant quelques minutes.

Nous nous installons ensuite en cercle à proximité de l’école et Carlito (le Pai) nous explique que le nom de son village signifie “village de la forêt”, et qu’ils ont l’habitude de vivre sur un territoire foisonnant de fruits et d’aliments. A l’heure actuelle, ils ne peuvent plus produire d’aliments en quantité suffisante car les terres sur lesquelles ils vivent sont épuisées. Dans cet Etat le confinement de la population indigène dans des réserves, entraine une surpopulation. C’est pour cette raison que les aliments produits ici ne sont pas suffisants pour nourrir les habitants. Ceci entraîne également la perte des formes d’organisations sociales et culturelles ce qui engendre d’innombrables situations de violences au sein de la communauté.

Durant l’entretien avec le leader de cette communauté surgissent les questions de manque d’aliments de dépendance au programme de “Paniers Alimentaires” et de tristesse face à la perte du mode de vie Guarani. Plus tard Carlito nous dit avec justesse en montrant le sol rouge à ses pieds, “les paniers alimentaires sont ici”. Cette expression montre très clairement le lien qui existe entre la terre et le l’alimentation du peuple Guaranis.

Un peu plus tard les membres de la mission internationale et les Journalistes se dispersent dans le village de manière individuelle ou en petit groupe pour observer, dialoguer, aller plus en profondeur dans les entretiens. Nous pouvons alors observer la vie quotidienne de la population, les maisons, les cultures vivrières, les puits d’eaux. Les discussion permettent d’échanger sur leurs conditions de vie leurs problèmes et leurs peurs. Dans ces conversations ressurgissent bien souvent le problème du manque de nourriture et la violence et les menaces dont ils sont victimes de la parts des grands propriétaires environnants.

Sans aucun doute, l’activité économique prédominante dans l’Etat qui est la culture de Canne à Sucre, met une pression très forte sur la viabilité du processus d’homologation de démarcation et d’inscription des terres ancestrales de ce peuple. Ceci constitue un problème majeur car sans ces terres toute politique publique destinée à éviter une violation du droit à l’alimentation du peuple guarani est condamnée à l’échec.

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