Un voyage de presse à la rencontre des Guaranis Kaiowa

Dans le cadre de sa campagne d'information et de sensibilisation Face It Act Now, les sections de FIAN France, Belgique et Brésil se sont associées pour organiser un voyage de presse dans l'Etat du Mato Grosso do Sul. Ce voyage a pour but de visiter différents villages ou campements où vivent les indiens Guaranis Kaiowa. Accompagnés de 4 journalistes, l'objectif de FIAN est de sortir de l'anonymat ces victimes de la faim chronique oubliées du plus grand nombre.
Ce voyage se déroulera du 06 Avril au 11 Avril et tentera de mettre en lumière les problématiques rencontrées par les Indiens Guaranis. L'objectif de ce voyage est également de créer un mouvement citoyen de soutien en Europe.
Ce blog se veut être un carnet de ce voyage au sein de cette communauté

samedi 12 avril 2008

Cette est la notre mais pas vraiment





Les chemins de la justice brésilienne sont parfois incomprehensibles. L'influence des grands propriétaires est telle qu'ils peuvent contester une décision du président. C'est ce que nous racontent les habitants de la communauté Nendu Ru Marangatu: "Chez nous, une décision du cacique, du dirigeant du village, est un fait. S'il ordonne quelque chose, tout le monde obéit. Dans ce pays pourtant, la décision du président Lula d’homologuer notre territoire traditionel de 9000 hectares a été annulé par une décision de la Court Suprême après une plainte des grands propriétaires de la région."

La situation est vraiment frustrante pour cette communauté. Après de longues années de lutte, après avoir repris la terre, après la mort de deux leaders assassinés par des hommes armés des proprietaires, après d'avoir franchi toutes les étapes de demarcation et de l’homologation de leur territoire, ils continuent dans l'insécurité de cette décision de la Court Suprême. Après la décision du président, ils avaient droit de retourner vers la vaste territoire où leurs ancêtres vivaient comme des semi-nomades, le tekowa, où ils sont enterrés et où se trouve la colline sacrée de Marangatu. Maintenant leur village reste se réduit à une petite vallée de 120 hectares largement insuffisante pour contenir la population.Les abords de la vallée sont fréquentés par les hommes armés payés par les propriétaires, qui n'hésitent pas à tirer sur les maisons. L’argument étant que les indiens font peur au bétail du propriétaires.Les habitants sont souvent harcelés lorsqu'ils se promènent d'un hameau à autre, lorsqu'ils essayent de puiser de l'eau, lorsqu'ils veulent cueillir des herbes medicinales.

La peur n’est pas le seul obstacle auxquels ils doivent faire face pour avoir accès à l’eau. Récemment les propriétaires ont installé autour du puit un fil électrique. Toute la communauté dépend maintenant d’un seul robinet installé par le gouvernement situé en aval, à une distance de plusieurs kilomètres pour certains.
Aujourd’hui , nous avons eu plus de temps pour visiter le village, alors nous avons profité pour mieux connaître la vie de quelques habitants. Une veille dame, fille du cacique-shaman mort il y a quelques ans à l'age de 104 ans, nous montre une recette médicinale contre les rhumatismes qu'elle continue à préparer malgré la difficulté pour trouver tous les ingrédients dans leur espace confiné et dégradé, et la tendance des guaranis plus jeunes de recourir aux médicament de la médecine moderne. Une professeur du village montre tous les documents et articles de journal qui illustrent leur cas de lutte
Des jeunes travailleurs de canne à sucre nous expliquent les difficultés de ce travail. Ils sont pourtant obligés de le faire par manque d'alternatives.

La taille de leur terre ne leur permet pas de travailler avec un tracteur (qu’ils ne pourraient acheter de toute façon). Par conséquent leur production actuelle ne leur permet n’est pas suffisante pour en vivre

La situation de cette communauté est semblable à celle que nous avons visité auparavant. Malgré des conditions d’installation qui varient un petit peu entre les différentes communauté nous avons pu constaté que toutes les communautés sont confrontées aux mêmes problématiques. La faim qui touchent les enfants, les problèmes d’accès à l’eau, cette violence des grands propriétaires qui frappent aveuglément, sont le lot quotidien de ces Indiens. Cependant au cours de nos différentes visites, nous avons pu entendre des éclats de rires, nous avons vu des sourires. Nous avons vu un peuple digne dans sa souffrance, alors que leur situation est indigne pour un être humain. Ces indiens vivent dans l’espérance d’un monde où ils finiront par trouver leur place,où on leur laissera un place qui respectera, leurs traditions. Notre devoir est de témoigner face à une situation innaceptable, de dire au monde que le peuple Guarani est un grand peuple, et que lui aussi à le droit d’exister.

5 commentaires:

chô a dit…

Bravo pour ce journal de bord, j'ai relayé l'info pendant la semaine, je continue
Chô

chô a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Unknown a dit…

As imagens säo lindas e tocantes. Parabéns pela viagem e pelo blog. Pena que näo sei ler em frances. Mas valeu a idéia e precisa ser mais divulgada.

Unknown a dit…

Amanhã é dia do índio no Brasil.

Alexis Maccani a dit…

Merci pour ce blog très intéressant! Souhaitons que le gouvernement brésilien soit déterminé à affirmer les droits des Guaranis contre la brutalité des grands propriétaires terriens.